Chats confinés pour protéger une espèce d'oiseau menacée : la décision fait débat parmi les habitants
Dans cette ville allemande, les propriétaires de chats sont priés de garder leurs animaux chez eux durant tout l’été. Une mesure contestée par bon nombre d’habitants et de spécialistes, et motivée par la nécessité de protéger une espèce d’oiseau menacée.
Depuis le 14 mai et jusqu’au 31 août, ceux qui ont des chats parmi les habitants des quartiers sud de Walldorf, dans le Bade-Wurtemberg, doivent faire en sorte que leurs compagnons félins restent à la maison.
Tout propriétaire dont le chat est découvert à l’extérieur, sans laisse ou collier GPS, encourt une amende de 500 euros. Une mesure que d’aucuns estiment sévère, mais prise par l’administration du district en charge de l’Agriculture et de l’environnement pour protéger les rares cochevis huppés subsistant dans le secteur. Une information rapportée par France Bleu le 20 mai.
Le cochevis huppé (Galerida cristata) est, en effet, une espèce d’oiseau menacée. 3 couples auraient été aperçus dans la région, où on s’efforce de les préserver. Mesurant 17 centimètres et pesant entre 37 et 55 grammes, le volatile est d’autant plus vulnérable aux attaques de prédateurs qu’il niche au sol. La crainte est donc que des chats en divagation s’en prennent aux quelques représentants de l’espèce à Walldorf.
Cette période de confinement imposée aux félins domestiques sera instaurée chaque année jusqu’en 2025.
Une situation difficile à gérer pour le maire
Forcément, la plupart des propriétaires de chats de la zone concernée n’en sont pas ravis. La mairie elle-même n’est pas convaincue de l’efficacité d’une telle mesure, tout comme l’association locale de défense des animaux d’ailleurs. Le président de cette dernière qualifie l’arrêté en question d’« innommable ». Dans un communiqué adressé à France Bleu Alsace, il explique que la décision ne fait que compliquer la gestion de la situation, entre « interpellations de propriétaires de chats inquiets, insultes de personnes qui approuvent la mesure, interpellations des médias ».
En France, l’antenne alsacienne de la Ligue de Protection des Oiseaux se montre tout aussi critique vis-à-vis de cette mesure. Sa chargée de mission Cathy Zell souligne le fait que le cochevis huppé préfère les « milieux délaissés, les zones de transition entre les cultures et la ville, les friches ». Partant de là, il serait plus opportun de restaurer ces lieux si l’on veut « vraiment apporter un plus pour l’espèce », ajoute-t-elle.
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, Alexandre est un amoureux des chiens depuis son plus jeune âge. Après avoir grandi avec de nombreux chiens, cet adorateur des Beaucerons vous déniche chaque jour les actualités qui vont vous émouvoir et vous informer sur nos compagnons préférés.