Une association se bat contre le trafic de servals en France, ces félins sauvages dont la détention est illégale

Tonga Terre d'Accueil lance un appel national pour stopper l’importation des servals en France, rapporte France Bleu. L’organisme à but non lucratif, basé à Saint-Martin-la-Plaine, demande le soutien de plusieurs grandes associations françaises. Il pointe du doigt l'intérêt des Français pour les Savannah, race à l’origine de ce trafic, qu’il est possible d’adopter légalement.

Celle-ci est issue du croisement entre un chat domestique et un serval. Ce dernier provient d’Afrique. Il s’agit d’un animal sauvage, dont la détention est strictement interdite sur l’Hexagone « au même titre que celle d'un tigre ou d'un lion » précise Tonga Terre d’Accueil sur Facebook.

Tonga Terre d'Accueil / Facebook

Un phénomène de mode

Mais certains éleveurs véreux et trafiquants sont prêts à tout pour gagner de l’argent. De ce fait, ils rapatrient des servals en Europe et les font passer pour des Savannah. Ces animaux se confondent aisément. Nombreux sont les influenceurs et personnalités aux millions d’abonnés qui s’affichent avec ces félins sur internet.

Les réseaux sociaux ont grandement participé à banaliser ce commerce illégal : « On voit bien qu'il y a des modes dans le trafic d'animaux sauvages, au départ c'était les singes, ensuite ça a été les grands félins, et maintenant c'est le serval » constate Jean-Christophe Gérard, vice-président de l’organisation.

Légiférer sur le Savannah

Pour mettre un terme à la confusion entre félins sauvages ou non, l’association s’est attelée à créer un outil fiable permettant d’identifier les servals : « Tonga Terre d'Accueil a décidé de développer une banque de données génétiques sur l'espèce Serval ». Pour cela, le refuge s’est allié avec certains parcs zoologiques membres de l'AFdPZ.

Les travaux sont toujours en cours, mais l’organisme se réjouit d’une victoire récente. La loi du 9 juin 2023, visant à “encadrer l'influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux” interdit à tout influenceur de s’exposer avec un animal sauvage sur les réseaux sociaux.

Une avancée d’une importance capitale, « qui ne peut qu'aider à la lutte contre le trafic de Servals ».